Bug logique
dimanche 21 janvier 2024
21 décembre 2023
Je reçois un mail du Centre National du Livre (CNL), qui m’annonce que ma demande de Bourse pour les "résidences Auteur à l’école" a été refusée sur critère symbolique, ou de distribution. C’est-à-dire qu’indépendamment de mon projet, le refus porte sur l’absence de "premier tirage" à 500 exemplaires de mes livres. C’est le même motif de refus que pour la bourse roman. Le paradoxe c’est qu’un livre numérique seulement, distribué numériquement, entre dans les critères. Et c’est mon cas, puisque tous mes livres sont numériques ! Malheureusement l’impression à la demande, l’absence des 500 exemplaires, plombe le dossier.
En effet, vous ne répondez pas aux conditions d’éligibilité, dont la première est d’avoir publié au moins un ouvrage personnel à compte d’éditeur (c’est mon cas). Les ouvrages doivent être référencés sur la plateforme professionnelle Electre, qui atteste de leur diffusion dans le réseau des librairies de France (c’est mon cas, via Hachette). Pour un ouvrage imprimé, le premier tirage doit être d’au moins 500 exemplaires (300 pour les ouvrages de poésie et de théâtre) (c’est pas mon cas). Dans le cas d’une publication uniquement numérique, celle-ci est accessible à la librairie indépendante via un e-distributeur (c’est mon cas).
Si mes livres étaient introuvables en librairie, parce que purement numérique, j’aurais eu la bourse ? C’est incompréhensible.
Il y a ce chiffre magique de 500, pourquoi 500 ? Hérité d’un nombre des années 70 ou 80 sans doute, un nombre comme un rituel, quand on avait besoin de 2500 lecteurs pour "faire" un livre, comme disait Queneau. Mais aujourd’hui, c’est 500 lecteurs qui "font" un livre, et encore. Alors exiger autant de tirage n’a pas de sens.
C’est le Centre National du Livre, ceci dit. Pas le Centre National des "Lettres", ou de la "Littérature". Ce L là, c’est l’objet commercialisé, l’artefact papier rentable, "Lucratif".
Cependant, le comble est que demain, j’interviens dans un lycée professionnel grâce au système "Masterclass"... du CNL !